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I am the law

March 1st, 2006 March 1st, 2006 by Jack Bauer
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Quoi, le Bauer cause encore d’une série télé ? Et que personne ne connaît, en plus ?! Mais il ne fait que ça de sa vie ou quoi ?!

Ben oui. Je suis une grosse patate de canapé qui se vrille le cerveau devant un écran dont émergent une batterie de câbles divers et variés ainsi que, occasionnellement, des images et du son. Et pis, c’est ma faute, peut-être, si depuis quelques années, les fictions originales et de qualité sont plus issues de ce médium-là que du cinéma ? Nan. Pas ma faute. Alors je procède et vous éclaire de ma lumière, car je suis une patate de canapé phosphorescente.

Bon ! Le paragraphe «ego», c’est fait ; je passe à la partie «thèque».

Les trois flics entrent en force et abattent le dealer au moment où il allait leur tirer dessus. Le chef du petit groupe, un chauve un peu bedonnant, se retourne alors vers l’un de ses collègues et lui colle une bastos dans le crâne avec l’arme du défunt malfrat. Le collègue n’aura plus l’occasion de dénoncer ses magouilles. Nous sommes à la fin du premier épisode de The Shield et venons de faire connaissance avec son héros, Vic Mackey.

Cette scène choc n’est pas là par hasard. Dès le début, le spectateur est prévenu : ces flics-là, faut pas les faire chier. Mackey dirige la strike team, une équipe de quatre flics qui font plutôt plus peur que les gangsters qu’ils traquent. Dans la rue, les voyous s’écrasent et payent leur dîme. Car la strike team a une recette bien rodée pour faire régner un semblant de calme dans les rues du quartier de Farmington : laisser le contrôle de la vente de dope à un gang, lequel se démerde en échange pour que le violence ne déborde pas trop dans la rue. Et les flics en profitent ainsi pour arrondir des fins de mois pas toujours évidentes à assurer avec leur seul salaire.

Pour autant, et c’est là que la série devient passionnante, Mackey et ses hommes ne sont pas des pourris. Le maintien de l’ordre leur tient à coeur, ils ont des valeurs (pas tous les mêmes), des principes. Mais leurs méthodes sont de celles qui s’apprennent dans la rue et pas dans les écoles de police. Au fil de la série, le spectateur sera amené à trouver Mackey insupportable, touchant, effrayant, bon à enfermer, digne d’une médaille. Dans The Shield, pas de manichéisme. Juste le défilé permanent des horreurs quotidiennes d’un quartier pauvre de Los Angeles.

S’il est un sentiment que la série développe chez son spectateur, c’est bien celui de la banalité de ces horreurs. Et celui de la banalité de ceux qui les commettent et qui, le plus souvent, ne sont pas spécialement des méchants. Les vrais méchants, dans The Shield, ne sont pas légion (pas plus d’ailleurs que les vrais gentils). À Farmington, chacun se démerde comme il peut. La frontière entre le bien et le mal, entre le juste et l’injuste, est forcément ténue.

Tour à tour drôle, écoeurante, effrayante ou émouvante, évidemment violente, fatalement glauque, mais aussi, à l’occasion, porteuse d’un peu d’optimisme et d’espoir, The Shield est série coup-de-poing dans la gueule qui construit, au fil des épisodes et des saisons, une galerie de personnages particulièrement bien écrits, mais aussi et surtout une description quasi sociologique du monde de la rue, de la pauvreté aux États-Unis, de la corruption dans le système, pour ne pas parler de corruption du système.

Le manque de moyens des policiers, les gangs de blacks qui ont peur des méthodes importées par les gangs latinos ou asiatiques, les violeurs en série qui ressemblent à monsieur tout le monde, les flics fascinés par les voyous et prêts à basculer du côté obscur, le découpage communautaire, social et économique du territoire, la violence ordinaire, les gamins même pas pubères et déjà foutus, la sécurité du citoyen sacrifiée sur l’autel d’ambitions politiques, tout cela et bien plus encore est au menu de The Shield, une série qui fait du bien quand elle fait mal.

Saison 4 (avec Glen Close !) en cours de diffusion sur Canal+. Saison 5 (avec Forest Whitaker !) en cours de diffusion aux USA. Pourvu que ça dure !

Pour ce que j’en sais, France 3 a acheté les droits de diffusion de The Shield. Peut-être en remplacement de Plus belle la vie ?!

Poutchou Poutchou

January 21st, 2006 January 21st, 2006 by Jack Bauer
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Elle est jeune, blonde, mignonne et sexy. Un poil plus énergique que la bombe d’Hiroshima, un micron plus bavarde que ma concierge, un chouïa moins attentive aux problèmes de ses semblables qu’un caillou, elle est toute entière dévouée à la cause du seigneur Il Palazzo, apprenti dictateur pontifiant et fondateur de l’organisation secrète Across, dont le but est de conquérir le monde, en commençant par la belle ville de F (Japon).

Elle, c’est Excel, héroïne d’Excel Saga, série animée japonaise hystérique, furieuse, barrée, parodique, hyper-référentielle et hilarante (pour qui tient le rythme). Excel, c’est très simple : elle ne la ferme jamais, n’écoute pas ce qu’on lui dit, traverse la vie en semant un bodel noir autour d’elle sans s’en soucier dans les rares cas où elle s’en rend compte. Elle est flanquée d’une jolie brune encore plus paumée, qui a une fâcheuse tendance à mourir toutes les cinq minutes.

Autour d’elle s’agite toute une collection de personnages hyper pas réalistes. Ses trois voisins chômeurs – glandeurs, dont l’un s’exprime à la manière d’un personnage de BD, à savoir à l’aide de texte apparaissant au-dessus de lui, deviendront employés municipaux et enfileront ainsi des costumes à super-pouvoirs avec lesquels ils s’efforceront de rétablir l’ordre. Leur chef est un grand type mystérieux dont la moustache ne tient pas très bien.

Occasionnellement, on croisera aussi des Poutchous. Les Poutchous sont de petites créatures extraterrestres très mignonnes dont l’intention est d’envahir notre planète. Hélas pour les humains, même ceux qui connaissent leurs plans ne peuvent rien contre eux : ils sont trop mignons. Le célèbre Majordome de l’espace en fera les frais.

Et puis, il y a Menchi. Menchi est une petite chienne blanche toute choupinette qui ressemble à un chat. Elle a le malheur d’appartenir à Exel, qui la transporte attachée sur sa tête et la surnomme « ragoût de secours ». Menchi accumule emmerdes, déconfitures et frustrations. C’est elle qui chante le générique de fin (en langage chien traduit en japonais), intitulé « Boléro de la tristesse – Alors, vous allez me manger ».

Mais ce n’est rien face à ce qu’endure Pedro, un ouvrier sud-américain exilé au Japon loin de sa femme et de son fils. D’abord, il meurt. C’est là que ses ennuis commencent vraiment. La Volonté Suprême de l’Univers (une espèce de galaxie avec des bras humains) se prend d’affection pour lui, mais ne fait qu’aggraver ses problèmes. Mort, Pedro souffrira mille tourments, jusqu’à ce que son histoire finisse par avoir un lien avec le reste.

Car pour découvrir et comprendre où va Excel Saga, il faut s’accrocher. D’abord conçue comme un laboratoire permettant de jouer avec tous les sous-genres et les codes de l’animation japonaise, la série raconte quand même une histoire, même si on a beaucoup de mal à en percevoir les contours pendant, mettons, vingt-deux épisodes. Pour une série qui n’en compte que vingt-six, vous reconnaitrez que ce n’est pas banal (surtout que l’histoire se conclut à l’épisode 25, tandis que le dernier est un pur cadeau aux fans et une démonstration ultime d’hystérie maîtrisée).

Excel Saga. 26 fois 22 minutes de bonheur sous acide, de folie cocaïnomaniaque, de critique sociale ilpalazzienne, de poutchous trop mignons et de chutes dans des trappes parce que foutrebleu, Excel, tu vas la fermer, oui ou merde ?!!

Excel Saga, c’est bien.

C’est décidé, je ne laisserai aucune trace !

January 11th, 2006 January 11th, 2006 by xalligator
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csi-S2-004.0.jpgAllez-y appelez Grissom {1} à la rescousse ça ne servira à rien ! Because je suis en train de taper avec des gants en latex que j’ai enfilé sur mes gants de ski pour ne pas laisser d’empreintes à l’intérieur du latex (pas mal hein ?) et j’ai recouvert mes gants de ski de talc (la marque la plus vendue au monde dans le flacon le plus commun au monde que j’ai fait acheter par un gamin ramassé à 200 km, déguisé en fille et qui a payé avec de la monnaie, et des gants, et qui a disparu !). Et bien entendu, je tape à l’envers sur mon clavier et avec mes auriculaires pour ne pas laisser de « rythme de dactylo » reconnaissable.
Comme la plupart des passionnés de Thriller&co, j’étais passionnée de criminologie mais je dois avouer que depuis que l’engouement pour le « medico legal » est né, c’est vraiment le paradis.Vive Patricia Cornwell {2}, a qui, il faut bien l’avouer, on doit le succès des techniques d’analyses des preuves récoltées sur les scènes de crime. Si elle n’avait pas lancé sa série «Scarpetta » en 1990, peut-être n’aurions-nous «rien» à nous mettre sous la dent de nos jours. Mais heureusement les livres ont remporté un succès immédiat auprès des lecteurs. Et même si elle s’essouffle un peu dans sa série, nous pouvons à présent nous jeter sur les livres de Reichs {3} qui suit le même sentier.csi-ctv-01.jpgEt puis après la littérature, la tv a suivi. 10 ans plus tard, en Octobre 2000, « Les Experts » {4} sont nés. Hip Hip Hip…J’ai pas mal changé depuis que je suis une fan des experts. Je me rase la tête avant de faire mes courses, on ne sait jamais que quelqu’un trouve un cheveu, je ne touche jamais les gobelets qu’on me propose au commissariat rien que pour subtiliser mon ADN, je ne freine jamais devant les piétons pour éviter de laisser des traces de pneus…Au début je regardais juste les Experts (Las Vegas) en me promettant de ne jamais saigner nulle part depuis que j’ai appris qu’il suffit de petites lampiottes bleues pour faire apparaître les traînées lavées au white spirit (et que je sais que les experts ne se promènent jamais sans leur mini lampe de poche)InvisibleEvidence_259.jpgEt de ne pas étrangler des touristes avec un cordon de rideau, faut vraiment être distrait pour laisser des cellules épithéliales sur une cordelette qui ne se vend que dans une seule boutique de la mégapole. Quand je pense que j’ai failli faire des études de chimiste alors qu’il suffit de regarder les épisodes pour apprendre les trucs utiles…Mais bientôt comme beaucoup d’entre vous, j’en suis certaine, ça n’a plus suffit. Heureusement vu le succès des « Las Vegas », les producteurs, avec bcp d’imagination, ont décidé d’agrandir la famille et CSI Miami est né ! J’ai été un peu lente à la détente mais j’ai fini par succomber parce que c’est important de comprendre les différences de gestion des « évidences » dans les différents états.758-csi-miami-equipe.jpgPar exemple si tu veux te débarrasser d’un mannequin y’a qu’à aller à Miami, il n’y a que ça. Bon c’est vrai qu’il vaut mieux employer une balle constitué de chaire humaine gelée sinon la petite peste blonde pourra vous retrouver rien qu’en louchant sur un éclat de balle (que la légiste lui remet tjs, une vraie manie). Et surtout surtout n’utilisez jamais de couteau because tous les fanas de lame se coupent tjs et laissent tomber des gouttes de « gravitation » perpendiculaires au sol. Et fatalement Eric va sortir un coton tige de sa poche et hop celui-ci va se rosir prouvant que c’est du sang humain (ce qui est vraiment important même si les meurtres au couteau perpétrés par des kangourous sont encore assez rares).

cast.jpgMaintenant j’ai obtenu le grade de « specialiste des experts » à la « forensic-academy » et je peux même comprendre CSI New York (né deux ans plus tard) où les experts sont non seulement experts dans au moins 15 catégories scientifico-criminelles différentes mais ont en plus chacun des expertises variées dans des catégories hautement improbables (vous savez genre experte en « philosophie et maîtrise de la cérémonie du thé en Orient »). C’est très dur d’être expert à NY ; faut non seulement être poseur comme à Miami et avoir un QI exceptionnel comme à LV faut aussi pouvoir baragouiner avec l’accent New Yorkais en ayant l’air speedé. Il faut bien l’accepter les séries tv de type thriller ont un succès énorme.

csi millions.jpgcsi top.jpgAux USA, si on analyse le top 20 des programmes tv les plus regardés, les séries policières remportent 11 places ; CSI gagne la première place, tout confondu, en s’offrant presque 18 millions de spectateurs.

Personnellement je suis persuadée que : plus que l’engouement du public pour le médico-légal, les explications sophistiquées et les effets visuels « de type documentaire » insérés dans les épisodes, le succès de ces séries est du en majorité au fait que les spectateurs sont traités comme des êtres humain ayant les capacités (si pas la connaissance) pour comprendre l’histoire.La télé offre trop souvent des séries transparentes, faciles, inodorantes (en dehors de la SF), alors que le public attend (et le prouve) du haut niveau.

Espérons que les producteurs finiront par le remarquer et par continuer à nous fournir de nouveaux défis.

Moi, je suis complètement « addicted » et j’attends avec impatience que les épisodes se succèdent {5}Mais en attendant le prochain épisode, il va falloir que je trouve le moyen de me promener « incognito » avec des sacs en plastique couvrant mes chaussures, pour ne pas « transférer » de feuilles microscopiques (qui ne poussent que dans les mètres carrés de l’endroit où j’habite) sur la prochaine scène de crime .

Parce qu’il faut bien le dire : les Experts donnent beaucoup de réponses quand il s’agit de découvrir la vérité mais quand on veut des renseignements sur le moyen de passer inaperçu, ils sont beaucoup moins bavards.

{1} Pas question. Soit vous connaissez les persos et les présentations sont superflues soit vous ne savez pas de qui je parle et de toute façon ça n’apportera rien. Remarquez vous pouvez toujours vous améliorer
{2} Patricia Cornwell est une auteur américaine dont l’héroïne, le docteur Scarpetta, est La spécialiste medico-légale aux Etats-Unis (je vous épargne les nombreux titres de l’auteur et du docteur). Vous pouvez suivre ses aventures dans : Postmortem - Mémoires mortes - Il ne restera que poussières…- Une peine d’exception - La séquence des corps - Une mort sans nom - Morts en eaux troubles - Mordoc - Combustion - Cadavre X - Dossier Benton - Baton Rouge
{3} Kathy Reichs est une auteur américaine dont l’héroïne, le docteur Brennan, est La spécialiste medico-légale aux Etats-Unis et au Canada (je vous épargne les nombreux titres de l’auteur et du docteur). Vous pouvez suivre ses aventures dans : Déjà Dead - Passage mortel - Mortelles décisions - Voyage fatal - Secrets d’outre-tombe
{4} « CSI », « CSI MIAMI » et « CSI NY », sont respectivement nommées « Les Experts », « Les Experts Miami » et « Les Experts Manhattan » en VF et « CSI : Crime Scene Investigation » est en souvent appelé « CSI Las Vegas » ou « Les Experts Las Vegas » pour faire la différence avec les deux autres séries qui sont nées ultérieurement.
{5} CSI (Las Vegas) compte, à ce jour, 6 saisons (Dernier épisode paru : n°128, 6×11 «Werewolves» )
CSI Miami compte, à ce jour, 4 saisons (Dernier épisode paru : n°84, 4×12 «The Score»)
CSI NY compte, à ce jour, 2 saisons (Dernier épisode paru : n°34, 2×11 «Trapped»)

Hypothèses…

January 7th, 2006 January 7th, 2006 by xalligator
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Ce n’est pas une surprise mais au cas où vous en douteriez : « Moi j’aime la Science-Fiction » . Toute la SF : les livres, les films, les séries, les hypothèses, les antithèses, etc.
Autant vous y habituer tout de suite, je le clame haut et fort : je crois sincèrement qu’à l’heure actuelle, rien n’ouvre plus l’esprit que la SF parce qu’elle nous permet de «jouer» avec les hypothèses les plus surprenantes, de jongler avec des sujets connus sans nous emberlificoter dans des a-priori que nous aurions forcement autrement, de rêver, de créer, de vivre plus pleinement, de penser plus éloigné, de grandir tourné vers le futur. Bref l’essentiel !
{1} {2}
Bon maintenant que je vous ai bien endormi avec mon speech, voici le style de science-fiction que je préfère dans les séries TV (Nan nan pas de titres cette fois et non ça n’exclut pas le fait que j’apprécie énormément les autres styles) {3})Ce que je préfère ce sont les séries dans lesquelles chaque épisode est distinct du précédent et du suivant (oui même si il y a évidemment une suite dans les préoccupations de tous ces héros et même si on nage dans un arc {4}) et surtout dans lequel la base de l’épisode (ou un détail dans l‘épisode) sert de piste de réflexion.Oui je sais un épisode, c’est bien trop court pour cerner le problème, pour disserter et apporter la solution, voire les solutions, mais qui a dit qu’ils devaient faire tout le travail ?
Ils nous donnent un exemple et, après, nous on continue à cogiter (ou pas, si par exemple on se contente de regarder les faisceaux des lasers en jubilant) .
La Science-Fiction dans toute sa splendeur c’est ceci pour moi : c’est un sujet de dissertation, une idée développée, un pavé dans la mare, …, quelques directions, une démonstration (si possible avec l’un de mes innombrables héros préférés) à la suite desquels j’éprouve le besoin viscéral de réfléchir, de méditer, de penser, d’absorber, d’intégrer bref de grandir.

Comme je sais que vous attendez un exemple, voici un de mes préférés !
Je précise que ce n’est même pas un de mes épisodes préférés mais c’est l’une des hypothèses qui m’avait assez frappé à l’époque pour que ce soit le premier exemple qui me vienne à l’esprit.
Il est vieux (ben si) . Lors d’un épisode de Star Trek The Next Generation (oui très vieux mais bon) , le docteur Crusher se retrouve coincée dans un univers parallèle qui se transforme d’après la pensée qu’elle avait lors de sa formation.{5}
Bluffant non ?
Je répète pour les distraits qui n’ont pas compris que c’était le point central : « Vous vous trouvez projeté dans un nouvel univers et la base de celui-ci est la pensée que vous aviez au moment de sa création ! » .
La pensée de la rouquine était : « tout ceux que j’aime disparaisse » .
Et l’univers se réduit autour d’elle au fur à mesure de l’épisode pendant que tout ce qu’elle aime et, par extension ce qu’elle connaît, disparaît, jusqu’à ce que plus rien n’existe.

L’épisode n’est pas le plus brillant mais l’idée est superbe. Et ça c’est de la SF !!
Et maintenant imaginez une autre pensée et son impact sur tout l’univers (Si si ça marche même avec «j’aime le Nuttela » même si ce n’est pas vraiment métaphysique) .
Soyez sympa, trouvez un précepte intéressant et imaginez…

Il va sans dire que tout en étant une piste de départ extraordinaire pour un puits inépuisable d’idées, il s’agissait aussi d’une métaphore : « Vous êtes responsable du monde dans lequel vous vivez » .
Pas très subtile peut-être (mais ce n’est pas un jeu de devinette) et très accusateur sans doute (mais c’est aussi le rôle de la SF : Dénicher et illustrer les poutres – vous savez celles qui font face aux pailles) .
Et en tout cas révélateur d’une certaine SF qui tout en étant moralisatrice a au moins le courage de dénoncer les absurdités de certains modes de pensée bien ancrés.

Voilà je vous laisse méditer …

{1} Mais il faut que ce soit de la vraie hein ! Pas de la Fantasy déguisée en martiens (si si c’est d’eux que je parle, quoique j’aie un énorme faible pour le barbu) .
Pour rappel aux distraits la Fantasy, qui est je l’admets un genre fantastique (si si dans les deux sens) , est le décor du combats des forces du Bien contre le Mal (pour les ignorants, style « Le seigneurs des anneaux », - oui oui ce barbu la est superbe aussi lol) .
D’habitude ils ont des décors extraordinaires, style chutes d’eau dans la foret avec des elfes, des fées &co qui combattent les vilains gnomes ou un truc dans le genre.
Ce n’est pas le propos de la SF (quoique de temps à autre le mélange des genres …).

{2} Et oui ca veut dire que vous n’avez pas fin d’en entendre parler

{3} Plus tard, plus tard…

{4} Pour les non-initiés, on appelle un « arc » . dans une série TV, une histoire qui est reprise sur plusieurs épisodes (et à l’extrême sur toute une saison) .

{5} Star Trek the Next Generation 4×05 “Remember Me” .

Premier contact

January 4th, 2006 January 4th, 2006 by Jack Bauer
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Egothèque, on a dit. Voilà, voilà, voilà. Je commence donc sans complexe par me flatter l’ego en m’affublant d’un pseudonyme ronflant censé vous laisser croire que je suis un surhomme habitué à sauver le monde tous les quarts d’heure sans jamais boire ni pisser, alors que je suis un feignant chétif qui aime la bière.Soyons donc égoïste en diable pour ce premier papier, qui s’adressera exclusivement à deux catégories bien précises de personnes :
1) celles et ceux qui connaissent la série Farscape en entier ;
2) celles et ceux qui ne la connaissent pas mais se fichent de se voir dévoiler des éléments clés de l’histoire qu’elle raconte (chez les initiés, ce genre d’info s’appelle un spoiler).Bien que la trame générale de Farscape ne soit pas à proprement parler le sujet du présent blabla, l’épisode 17 de la quatrième saison, A constellation of doubt (Une constellation de doutes en français), me servira de point de départ et de matière pour illustrer ma petite divagation.

John Crichton est un astronaute perdu à l’autre bout de l’univers à bord d’un vaisseau vivant peuplé d’aliens évadés. A constellation of doubt montre notre héros passablement perturbé par la fin de l’épisode précédent, qui ne nous intéresse pas ici. Il passe son temps devant un téléviseur ramené de la Terre, sur laquelle il a pu effectuer un bref passage quelques temps auparavant.

À cette occasion, Crichton a provoqué une situation de premier contact, en amenant sur Terre sa bande de xénopotes remuants. Bien que les effets de cette retentissante nouveauté soient déjà largement abordés dans l’épisode 4.13 Terra Firma, A constellation of doubt apporte un nouvel angle d’approche à cette fascinante thématique.

Affalé devant sa télé, Crichton se repasse en effet en boucle l’enregistrement d’une émission diffusée six mois après que l’équipage de Moya ait quitté la Terre, interceptée par Pilote. Une émission intitulée Alien visitation, qui non seulement vient enrichir et compléter l’intrigue déjà solide de Terra Firma, mais qui est aussi l’occasion pour les auteurs de disserter sur les réactions que pourrait présenter l’humanité face à une telle situation.

Dans Farscape, le premier contact est singulier par bien des aspects. Les aliens sont accompagnés d’un ami terrien. Il n’y en a pas deux pareils : l’humanité découvre d’un seul coup une demi-douzaine d’espèces intelligentes extraterrestres. Ils ne représentent qu’eux-mêmes : pas d’établissement de relations diplomatiques, de mise en place d’échanges commerciaux en perspective. Ils ne sont pas une menace, mais n’apportent finalement presque rien d’autre à l’humanité que cette simple et grande nouvelle : vous n’êtes pas seuls.

Comment les humains réagissent à cette nouvelle et l’intègrent à leur vision du monde est le principal sujet de l’épisode. Face caméra et sur fond noir, divers intervenants donnent leur point de vue sur une série de séquences notamment filmées par Bobby, le neveu de John Crichton. On trouve pêle-mêle un anthropologue, un sociologue, une psychologue, un militaire, un anonyme au visage masqué désigné comme étant une « source administrative de haut niveau – Communauté de renseignement » (1), un révérend, un bouddhiste, un représentant du Commandement spatial des Nations Unies (2), une psychologue criminologiste, Olivia Crichton (la soeur de John), un xénobiologiste, un professeur de comportementalisme cognitif (3), un évêque, et une représentante des services de l’immigration (4).

La science-fiction permettant mieux que tout autre genre de parler de l’humain (5), la thématique du premier contact est forcément l’une des plus pertinentes qu’un auteur (6) puisse utiliser pour questionner nos sociétés. L’humanité est-elle prête à se confronter à une telle révolution ? Quelles sont les conditions nécessaires à l’acceptation d’un changement de paradigme de cette ampleur ?

Peu enclins à y voir une bonne nouvelle: les catholiques, les militaires et la psychologue (7), cette dernière détenant le pompon des propos alarmistes, assénant notamment que depuis le départ des aliens, les attaques de panique et d’anxiété ont augmenté de 700%. Elle est globalement très inquiète des réactions de la grande majorité de la population. Elle ne manifeste aucun enthousiasme, bien au contraire. Et elle n’a peut-être pas entièrement tort…

Kemper n’est pas un naïf (Terra Firma abordait les questions liées à l’utilisation des technologies aliens et leur partage ou non entre les nations de la Terre). Six mois, c’est à peine le temps pour les terriens de digérer toutes les implications de la grande nouvelle. Que les élites dotées d’instruments de réflexion accueillent plutôt favorablement une visite extraterrestre peut sembler assez naturel. Que de larges couches de populations modestes et peu instruites ayant déjà beaucoup de mal à supporter leurs voisins s’en inquiètent ne l’est pas moins. Tout le monde n’est pas prêt, loin s’en faut, à affirmer sereinement comme Bobby Crichton que les aliens « sont normaux, comme vous et moi ».

Que penser, en effet, de la vision de la Terre exprimée par Rygel ? « C’est une planète arriérée, pleine de crétins xénophobes et superstitieux. Rien n’a de sens à leur yeux s’ils n’y ont pas pensé auparavant, et même alors, ils se contentent de radoter. » (8) Il ajoutera un peu plus tard : « Si l’on se souvient seulement de la Terre, ce sera très probablement pour la qualité de son travail manuel ». (9)

Le point de vue d’Aeryn n’est pas davantage de nature à rassurer les foules : « De ce que je sais des Pacificateurs (…), ils ne pourraient pas moins se soucier de cette planète. Vous n’êtes pas une menace. Technologiquement parlant, vous n’êtes même pas un potentiel allié. Alors… Si quelqu’un voulait vous réduire en esclavage, si on voulait vous détruire, cela pourrait-il être fait ? Et bien, assez simplement : oui. » (10). Un propos que Ka D’Argo confirme sereinement, ce que la psychologue qualifie d’ « acte de terreur psychologique ».

Et en prime, ces foutus aliens semblent avoir furieusement bien compris comment fonctionnent les rapports entre nations humaines. Déjà facilement encline à considérer les autres espèces comme inférieures, Sikozu lâche : « Les complications politiques qui pourraient découler d’un simple trou-de-ver flottant dans votre atmosphère dévasteront une planète qui est encore dans les affres du chaos au sein d’une espèce. » (11).

Des craintes bien naturelles : il paraît logique de supposer que si des extraterrestres parvenaient jusqu’à nous, nous ne saurions rivaliser technologiquement avec eux. La paranoïa atteindra son paroxysme avec le témoignage de ce pauvre shérif, seul témoin du passage sur Terre de nos héros en 1985 (épisode 4.12 Kansas), interné pendant de longues années, et convaincu que les aliens implantent dans nos cerveaux des micro-puces destinées à nous faire manger de la nourriture grasse !

Mais Kemper se montre optimiste, et les intervenants, en majorité positifs, voire enthousiastes, soulignent chacun à leur tour en quoi les aliens nous aident à mieux nous comprendre nous-mêmes. D’Argo nous voit comme une espèce jeune et indisciplinée. Noranti s’émerveille de ce que malgré notre ignorance, nous ne renoncions jamais. Rygel, dont l’anthropologue dira qu’il nous comprend mieux que nous ne voudrions l’admettre, se gave de sucre, substance utilisée par les siens comme un poison. Il peine à voir la différence entre serviteur et esclave, et relève que l’on peut obtenir une femelle par un simple coup de téléphone.

Chiana enfin amène l’anthropologue à dire qu’il nous faudra à terme réévaluer tous les concepts par lesquels nous nous jugeons habituellement. Elle pleure la mort d’un rat. Elle raille le luxe de nos salles de bains et se demande pourquoi nous ne ferions pas notre toilette dans les WC. Et elle ne comprend pas que Bobby, à treize ans, n’ait pas le droit de faire l’amour.

Dans Terra Firma, Crichton estimait que sa planète n’était pas prête. Après trois ans dans les territoires non répertoriés, la Terre lui semblait bien petite et ses problèmes bien Terre-à-Terre (désolé, je n’ai pas ou m’en empêcher). La série confirmera cependant son point de vue positif sur l’influence du premier contact lors de l’une des plus belles séquences de l’épisode 4.22 Bad Timing (Mauvais timing en VF). John a l’occasion d’entrer à nouveau en contact avec son père, lequel lui apprend que les humains sont en train de s’unir, et qu’au bout du compte, sa visite a eu l’effet qu’il pouvait espérer.

Traiter du premier contact, c’est en définitive traiter de l’ouverture d’esprit d’une société à un moment donné. Pendant la Guerre Froide, les premiers contacts consistaient la plupart du temps en une invasion par des aliens collectivistes (ou capitalistes, selon le côté du rideau de fer). Dans les années 80, quelques films comme E.T. (Spielberg) ou Starman (Carpenter) ont contribué à changer la perception qu’a le public de ces thématiques. Notre rapport à l’autre s’est complexifié, même si dans ces deux films, les aliens sont pourchassés et craints par le plus grand nombre.

S’il y a un événement que j’aimerais voir avant de crever, c’est bien celui-ci. Voir l’humanité confrontée à la preuve de l’existence d’une vie intelligente ailleurs est probablement mon plus grand fantasme non sexuel (quoique si c’est une Nebari style Chiana qui débarque…). Et à de rares exceptions près (au nombre desquelles le film de Zemeckis « Contact »), jamais une oeuvre de fiction ne m’avait autant apporté sur le sujet que ce merveilleux épisode de Farscape.

(1) High level administrative source – Intelligence community
(2) UN space commands
(3) Traduction personnelle de « prof. of cognitive behaviourism »
(4) Outside counsel – Immigration and naturalization service
(5) Point de vue totalement personnel et subjectif
(6) En l’occurrence David Kemper, l’un des créateurs de la série.
(7) Présentée comme l’auteur d’un livre intitulé « What makes us tick – A story of evil » (« Ce qui nous pousse – Une histoire du mal »)
(8) Traduction personnelle et approximative (comme toutes les autres) de : « It’s a backward planet, full of superstitious xenophobic morons. Nothing makes sense if they did not think about it first, and even then, it’s simplicity drivel. »
(9) « If Earth is remembered at all, it will most likely be for the quality of its manual labour. ». On relèvera la savoureuse remarque faite par la représentante de l’immigration au sujet de Rygel : « Malgré ce que je suis sûre que de nombreux téléspectateurs pensent, c’est le dirigeant de plus de 600 milliards de sujets. Il fait forcément quelque chose de bien ! » (« Despite I am sure many viewers were thinking, this is the ruler of over 600 billions subjects. He must be doing something right ! »)
(10) « From what I konw of the peacekeepers, and of anyone else, for that matter…, they could not care less for that planet. You are not a threat. Technologically speaking, you are not even a potential allie. So… If someone wanted to enslave you, if they wanted to destroy you, could it be done ? Well, quite simply : yes. »
(11) « The political complications that may arise from a simple wormhole floating in your atmosphere will devastate a planet that is still in the throes of intra-species chaos. »