Hypothèses…

by xalligator

Ce n’est pas une surprise mais au cas où vous en douteriez : « Moi j’aime la Science-Fiction » . Toute la SF : les livres, les films, les séries, les hypothèses, les antithèses, etc.
Autant vous y habituer tout de suite, je le clame haut et fort : je crois sincèrement qu’à l’heure actuelle, rien n’ouvre plus l’esprit que la SF parce qu’elle nous permet de «jouer» avec les hypothèses les plus surprenantes, de jongler avec des sujets connus sans nous emberlificoter dans des a-priori que nous aurions forcement autrement, de rêver, de créer, de vivre plus pleinement, de penser plus éloigné, de grandir tourné vers le futur. Bref l’essentiel !
{1} {2}
Bon maintenant que je vous ai bien endormi avec mon speech, voici le style de science-fiction que je préfère dans les séries TV (Nan nan pas de titres cette fois et non ça n’exclut pas le fait que j’apprécie énormément les autres styles) {3})Ce que je préfère ce sont les séries dans lesquelles chaque épisode est distinct du précédent et du suivant (oui même si il y a évidemment une suite dans les préoccupations de tous ces héros et même si on nage dans un arc {4}) et surtout dans lequel la base de l’épisode (ou un détail dans l‘épisode) sert de piste de réflexion.Oui je sais un épisode, c’est bien trop court pour cerner le problème, pour disserter et apporter la solution, voire les solutions, mais qui a dit qu’ils devaient faire tout le travail ?
Ils nous donnent un exemple et, après, nous on continue à cogiter (ou pas, si par exemple on se contente de regarder les faisceaux des lasers en jubilant) .
La Science-Fiction dans toute sa splendeur c’est ceci pour moi : c’est un sujet de dissertation, une idée développée, un pavé dans la mare, …, quelques directions, une démonstration (si possible avec l’un de mes innombrables héros préférés) à la suite desquels j’éprouve le besoin viscéral de réfléchir, de méditer, de penser, d’absorber, d’intégrer bref de grandir.

Comme je sais que vous attendez un exemple, voici un de mes préférés !
Je précise que ce n’est même pas un de mes épisodes préférés mais c’est l’une des hypothèses qui m’avait assez frappé à l’époque pour que ce soit le premier exemple qui me vienne à l’esprit.
Il est vieux (ben si) . Lors d’un épisode de Star Trek The Next Generation (oui très vieux mais bon) , le docteur Crusher se retrouve coincée dans un univers parallèle qui se transforme d’après la pensée qu’elle avait lors de sa formation.{5}
Bluffant non ?
Je répète pour les distraits qui n’ont pas compris que c’était le point central : « Vous vous trouvez projeté dans un nouvel univers et la base de celui-ci est la pensée que vous aviez au moment de sa création ! » .
La pensée de la rouquine était : « tout ceux que j’aime disparaisse » .
Et l’univers se réduit autour d’elle au fur à mesure de l’épisode pendant que tout ce qu’elle aime et, par extension ce qu’elle connaît, disparaît, jusqu’à ce que plus rien n’existe.

L’épisode n’est pas le plus brillant mais l’idée est superbe. Et ça c’est de la SF !!
Et maintenant imaginez une autre pensée et son impact sur tout l’univers (Si si ça marche même avec «j’aime le Nuttela » même si ce n’est pas vraiment métaphysique) .
Soyez sympa, trouvez un précepte intéressant et imaginez…

Il va sans dire que tout en étant une piste de départ extraordinaire pour un puits inépuisable d’idées, il s’agissait aussi d’une métaphore : « Vous êtes responsable du monde dans lequel vous vivez » .
Pas très subtile peut-être (mais ce n’est pas un jeu de devinette) et très accusateur sans doute (mais c’est aussi le rôle de la SF : Dénicher et illustrer les poutres – vous savez celles qui font face aux pailles) .
Et en tout cas révélateur d’une certaine SF qui tout en étant moralisatrice a au moins le courage de dénoncer les absurdités de certains modes de pensée bien ancrés.

Voilà je vous laisse méditer …

{1} Mais il faut que ce soit de la vraie hein ! Pas de la Fantasy déguisée en martiens (si si c’est d’eux que je parle, quoique j’aie un énorme faible pour le barbu) .
Pour rappel aux distraits la Fantasy, qui est je l’admets un genre fantastique (si si dans les deux sens) , est le décor du combats des forces du Bien contre le Mal (pour les ignorants, style « Le seigneurs des anneaux », - oui oui ce barbu la est superbe aussi lol) .
D’habitude ils ont des décors extraordinaires, style chutes d’eau dans la foret avec des elfes, des fées &co qui combattent les vilains gnomes ou un truc dans le genre.
Ce n’est pas le propos de la SF (quoique de temps à autre le mélange des genres …).

{2} Et oui ca veut dire que vous n’avez pas fin d’en entendre parler

{3} Plus tard, plus tard…

{4} Pour les non-initiés, on appelle un « arc » . dans une série TV, une histoire qui est reprise sur plusieurs épisodes (et à l’extrême sur toute une saison) .

{5} Star Trek the Next Generation 4×05 “Remember Me” .

3 Responses to 'Hypothèses…'

  1. Jack Bauer Says:

    Ben ouais. La SF est le genre littéraire, du moins en fiction, qui permet le mieux de parler de l’humain. Il permet par exemple de parler de politique et d’organisation sociale sans en avoir trop l’air, et peut ainsi éviter à son auteur de croupir en prison pour avoir critiqué le régime en place…

  2. ED Says:

    Merci pour le 1/4 d’heure de méditation gracieusement offert avec la lecture de l’article.

    Je l’ai, bien évidemment, mis à profit pour détourner l’idée de base à la manière perverse et sournoise qu’on me connait. De nombreuses questions se sont posées à moi concernant l’épisode auquel il est fait référence.

    1- A priori, le principe de base est celui qui nous gouverne tous (même si rarement exposé sous cet angle théâtral). A mesure que nous vieillissons, tout ceux que nous aimons disparaissent. La différence est que, alors que nous continuons à découvrir et à aimer tout au long de notre vie, trouvant toujours une nouvelle source à la fois d’évolution et d’ancrage, le monde parallèle de Crusher est un monde fossilisé, qui ne se renouvelle plus. En toute logique, il finit donc par disparaître.

    2- D’après ce que je comprends, c’est une vaste chaîne des sentiments qui se propage sur tout l’univers emportant tour à tour les amours des amours des amours… des adorés aux mal-aimés, des généreux aux plus égoïstes… pour peu qu’ils aient aimé et été aimés.

    3- La notion d’amour est utilisée dans son sens le plus large sinon Crusher se retrouverait simplement dans un monde constitué de personnes et de choses qu’elle n’aime pas. Ou bien doit-on en déduire qu’il existe une telle dualité dans l’être humain qu’on aime même ce que l’on n’aime pas ?

    4- Si s’agissait d’un personnage autre que Crusher, le médecin (représentant les valeurs humanistes, altruistes,…), qu’adviendrait-il du monde ? Les égoïstes, égocentriques, imbus d’eux-mêmes verraient-ils le monde disparaître en un instant ?

    5- Quelle leçon à tirer ? Doit-on aimer tous les méchants pour ne pas se retrouver seul et disparaître ? Ou les méchants n’existent pas vraiment, pas ailleurs que dans notre propre tête ?

    J’avoue que je pourrais sans doute continuer longtemps comme ça à faire naître les questions absurdes ou essentielles.

    Merci, xaligator, de nous avoir amenés à voir que la SF, sous ses aspects divertissants, pose de sérieux casse-têtes.

  3. xalligator Says:

    - T’as raison Jack, la SF c’est bien pratique pour les esprits rebelles aussi. Et d’ailleurs ils ne s’en privent pas…

    - Je t’en prie Ed, je ferais n’importe quoi pour t’offrir 1/4 de méditation lol
    Pour répondre à tes réflexions :
    2. Dans l’épisode (qui ne dure que 45 min) c’est un peu plus simple que ça. Tout simplement peu à peu tout disparait (à commencer par les gens) et ce qui est flippant c’est que l’univers se remodelise constemment pour prendre “ces differences” en compte. Autrement dit quand son ami disparait, il n’existe plus aucune trace de son existence (sauf dans sa mémoire)et ainsi de suite. Elle est par conséquent le seul témoin de l’évolution (Mais n’est-ce pas notre lot?)
    3. Mais on aime même ce qu’on aime pas …quand il n’y a rien d’autre!Ce n’est pas une question de dualité c’est une question de survie. Quand on doit survivre on “adopte” ce qu’on connait/deteste/aime (c’est la base du Syndrome de Stockholm, des réactions des enfants maltraités etc)
    5.Je te laisse libre de tes conclusions. mais tant que j’ai le choix je vais “aimer” mes gentils “heros” et laisser les vipères sous leurs rochers
    Et vive les casses-têtes

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