March, 2006

Ca déménage

March 23rd, 2006 March 23rd, 2006 by admin
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L’egothèque prend ses quartiers définitifs chez Darksite, portail culturel suisse.Il n’y a que l’adresse qui change alors pensez à mettre à jours vos signets.

Nano

March 21st, 2006 March 21st, 2006 by AM
Posted in Musique
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NANO 170x170.jpgSurprise, surprise, je ne m’y attendais pas, je ne connaissais pas. J’ai été invitée au concert NANO à la Baie des Singes et j’ai beaucoup aimé.

NANO, Arnaud METHIVIER, est jeune et beau, il ne s’embarrasse pas de chaussures, il se produit pieds nus, c’est un musicien, auteur compositeur interprète.

Son instrument c’est l’accordéon, rien à voir avec le bal musette ou le folklore, il en joue avec virtuosité ; ses doigts dansent sur son clavier et il en sort une musique très contemporaine très apparentée à la musique de film tendance jazzy rock et il chante ou plutôt dit la ville de New York, les difficultés affectives, ces éléphants pleins de bonnes intentions qui cassent les vases précieux dans les magasins de porcelaine en voulant les admirer, les voyages, la vie des villes etc.

nano.jpgC’est très sensuel, parfois puissant, parfois mélancolique, novateur, original, sans pose, bref ce fut un moment de bonheur.
Son dernier album a pour titre L’AUTRE COTE DU VENT.
Il est aussi ou a été l’accompagnateur de KENT et de Stéphane EICHER.

Quelle joie de rencontrer un jeune talent !

Sans titre

March 15th, 2006 March 15th, 2006 by Ed
Posted in Cinéma
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Pour préserver une certaine liberté d’esprit, l’auteur a choisi de ne pas donner de titre à son film : J’aime le fait que des peintres ou des artistes graphiques appellent souvent leur oeuvres “sans titre”. De cette façon, ils évitent d’influencer le public…”

Uten tittelC’est donc sans influence que le spectateur découvre ce que l’on veut bien lui montrer : des scènes de rue figées animées par le seul mouvement panoramique de la caméra. La bande sonore ajoute à l’ambiance décalée et nous offre les bruits de l’activité à laquelle se livre sous nos yeux la foule statufiée.
Scènes de rue donc, scène de passants dont l’attention a été détournée, attirée par un étrange ballet céleste : des ballons volent au vent, surgis de nulle part, de plus en plus nombreux. Les passants, tête en l’air, suivent des yeux l’évènement. S’agit-il d’envahisseurs extraterrestres ? d’une opération publicitaire ? d’une commémoration ? Nul ne semble le savoir. Peu à peu, les passants s’ébranlent sous le mouvement panoramique de la caméra. Suivent-ils les ballons ou sont-ils attirés par eux ? Ce lâcher de ballons était-il un signal de regroupement ?

Dans la neige, les marcheurs venus de toutes directions progressent. Le long d’un sentier isolé, une jeune femme noire marche seule, tranquille. On marche avec elle. On voit par ses yeux les enfants qui chahutent en chemin. Elle les dépasse et rejoint la foule amassée en bordure d’un champ de neige. Tous les regards sont fixés sur le vol des ballons qui se dessine à l’horizon, venant droit sur les spectateurs figés.

Ce qu’on aurait pu prendre pour l’effet d’un contre-jour laisse place peu à peu à la réalité des petits ballons noirs qui viennent se poser sur le champ de neige. Les spectateurs semblent interloqués. La caméra se promène sur cet assortiment figé d’expressions incrédules.

Une femme soudain se détache du groupe et s’avance dans la neige. La voilà près d’un premier ballon ; elle s’agenouille, le recouvre de neige et murmure un nom à la sonorité étrangère. Une autre personne s’avance de la même manière, puis une autre et une autre encore , jusqu’à ce que chacun se retrouve à enfouir son petit ballon noir dans la neige blanche, à ensevelir une petite tête noire. Les noms sont lancés dans le silence, comme on cite les hommes morts au champ d’honneur.

Sauf que ces petites têtes noires que chacun s’escrime à faire disparaître sous le linceul de neige sont bien loin d’avoir eu une mort honorable. Cela on le devinera plus tard quand, une fois les ballons enterrés, la foule ira se presser sur le quai de la gare toute proche puis se bousculera pour accèder aux wagons la ramenant vers son petit monde tranquille laissant sur le quai un cadavre piétiné, une petite tête noire que la neige recouvrira très vite de sa fine pellicule givrée.

Ce court-métrage, Uten tittel, présenté lors du 28e Festival du Court-Métrage de Clermont-Ferrand est la troublante réalisation d’une jeune cinéaste norvégienne, Anja Breien. Troublante par le choix du sujet et la façon de le traîter aussi bien en termes scénaristiques que techniques. L’utilisation particulièrement originale des mouvements de caméra lui valait de concourrir dans la compétition “Labo”, place réservée à l’innovation et “au voyage à travers formes, styles et tendances“.

I am the law

March 1st, 2006 March 1st, 2006 by Jack Bauer
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Quoi, le Bauer cause encore d’une série télé ? Et que personne ne connaît, en plus ?! Mais il ne fait que ça de sa vie ou quoi ?!

Ben oui. Je suis une grosse patate de canapé qui se vrille le cerveau devant un écran dont émergent une batterie de câbles divers et variés ainsi que, occasionnellement, des images et du son. Et pis, c’est ma faute, peut-être, si depuis quelques années, les fictions originales et de qualité sont plus issues de ce médium-là que du cinéma ? Nan. Pas ma faute. Alors je procède et vous éclaire de ma lumière, car je suis une patate de canapé phosphorescente.

Bon ! Le paragraphe «ego», c’est fait ; je passe à la partie «thèque».

Les trois flics entrent en force et abattent le dealer au moment où il allait leur tirer dessus. Le chef du petit groupe, un chauve un peu bedonnant, se retourne alors vers l’un de ses collègues et lui colle une bastos dans le crâne avec l’arme du défunt malfrat. Le collègue n’aura plus l’occasion de dénoncer ses magouilles. Nous sommes à la fin du premier épisode de The Shield et venons de faire connaissance avec son héros, Vic Mackey.

Cette scène choc n’est pas là par hasard. Dès le début, le spectateur est prévenu : ces flics-là, faut pas les faire chier. Mackey dirige la strike team, une équipe de quatre flics qui font plutôt plus peur que les gangsters qu’ils traquent. Dans la rue, les voyous s’écrasent et payent leur dîme. Car la strike team a une recette bien rodée pour faire régner un semblant de calme dans les rues du quartier de Farmington : laisser le contrôle de la vente de dope à un gang, lequel se démerde en échange pour que le violence ne déborde pas trop dans la rue. Et les flics en profitent ainsi pour arrondir des fins de mois pas toujours évidentes à assurer avec leur seul salaire.

Pour autant, et c’est là que la série devient passionnante, Mackey et ses hommes ne sont pas des pourris. Le maintien de l’ordre leur tient à coeur, ils ont des valeurs (pas tous les mêmes), des principes. Mais leurs méthodes sont de celles qui s’apprennent dans la rue et pas dans les écoles de police. Au fil de la série, le spectateur sera amené à trouver Mackey insupportable, touchant, effrayant, bon à enfermer, digne d’une médaille. Dans The Shield, pas de manichéisme. Juste le défilé permanent des horreurs quotidiennes d’un quartier pauvre de Los Angeles.

S’il est un sentiment que la série développe chez son spectateur, c’est bien celui de la banalité de ces horreurs. Et celui de la banalité de ceux qui les commettent et qui, le plus souvent, ne sont pas spécialement des méchants. Les vrais méchants, dans The Shield, ne sont pas légion (pas plus d’ailleurs que les vrais gentils). À Farmington, chacun se démerde comme il peut. La frontière entre le bien et le mal, entre le juste et l’injuste, est forcément ténue.

Tour à tour drôle, écoeurante, effrayante ou émouvante, évidemment violente, fatalement glauque, mais aussi, à l’occasion, porteuse d’un peu d’optimisme et d’espoir, The Shield est série coup-de-poing dans la gueule qui construit, au fil des épisodes et des saisons, une galerie de personnages particulièrement bien écrits, mais aussi et surtout une description quasi sociologique du monde de la rue, de la pauvreté aux États-Unis, de la corruption dans le système, pour ne pas parler de corruption du système.

Le manque de moyens des policiers, les gangs de blacks qui ont peur des méthodes importées par les gangs latinos ou asiatiques, les violeurs en série qui ressemblent à monsieur tout le monde, les flics fascinés par les voyous et prêts à basculer du côté obscur, le découpage communautaire, social et économique du territoire, la violence ordinaire, les gamins même pas pubères et déjà foutus, la sécurité du citoyen sacrifiée sur l’autel d’ambitions politiques, tout cela et bien plus encore est au menu de The Shield, une série qui fait du bien quand elle fait mal.

Saison 4 (avec Glen Close !) en cours de diffusion sur Canal+. Saison 5 (avec Forest Whitaker !) en cours de diffusion aux USA. Pourvu que ça dure !

Pour ce que j’en sais, France 3 a acheté les droits de diffusion de The Shield. Peut-être en remplacement de Plus belle la vie ?!