Passion : Science-Fiction

by Ed

Comment une amoureuse de l’écriture qui ne jure que par les prix Nobel de littérature devient-elle accro à la science-fiction ?La science-fiction, oui, vous savez, ce sous-genre bâtard, très bâtard même, inventé par des toqués ayant pour nom Jules Verne ou HG Wells. Comment voulez-vous, avec de tels patronymes, vous faire un nom ? Et un nom, pour quoi faire ? Raconter des histoires farfelues d’hommes allant sur la lune (1) ou remontant le temps dans une drôle de machine (2)… Vraiment pas très sérieux tout ça !Et pourtant, quelle richesse, quels trésors d’imagination, quelle maîtrise narrative ont su déployer les auteurs de SF au cours des décennies. Détournant les genres (3) pour servir de support à leurs histoires peu banales ou défiant les règles (4) imposées par des intellos sclérosés, les auteurs de SF se révèlent les seuls vrais créateurs littéraires de notre siècle. Alors que les autres ne se montrent au mieux que d’habiles et séduisants conteurs, les auteurs de SF développent sans relâche un imaginaire aux possibilités infinies.

Pour moi, c’est cela l’ART : savoir transcender les genres pour faire oeuvre nouvelle, oublier les formes, les styles pour donner vie à une pensée, une idée, oser faire entendre une voix différente.

Fouiller le passé, décrire son présent pour mieux les comprendre : oui. Mais se projeter dans le futur, explorer de nouvelles voies, inventer l’impossible ne sont-ils pas de meilleurs moyens d’avancer vraiment ? Au-delà de la dimension créative, les auteurs de SF ne jouent-ils pas un rôle dans l’évolution des mentalités ?

Méconnue des intellectuels, malmenée par un cinéma boulimique d’effets spéciaux (5), la Science-Fiction a pourtant tout pour séduire durablement des lecteurs (et spectateurs) exigeants que ce soit par les thèmes abordés, les styles d’écriture, la part d’imaginaire. Curieusement, c’est peut-être sous forme de séries télévisées (autre production méprisé des intellos) que la science-fiction semble le mieux tirer son épingle du jeu. Les “petits” budgets obligent à un certain “dépouillement” qui finalement laisse la part belle à l’histoire (6) et aux personnages, tout simplement. Encore faut-il être capable d’oublier ses préjugés, se laisser envoûter et laisser travailler son imagination (7).

C’est donc une amatrice de science-fiction et, pire encore, de séries de science-fiction, qui vous livre là son premier coup de coeur. Comment j’en suis arrivée là ? La faute aux quelques auteurs et oeuvres que j’espère vous donner envie de découvrir.

…des noms, des noms dans le prochain message
  1. Jules VERNE, De la Terre à la Lune, 1865. Ecrivain français visionnaire : le 20 juillet 1969, Neil Armstrong posait le pied sur le sol lunaire.
  2. HG WELLS, La Machine à explorer le Temps, 1895. De Minkowski à Kip Thorne et au Consortium, de nombreuses recherches ont été effectuées sur l’hyperespace, les raccourcis de l’espace-temps, les vortex (trous de ver)…
  3. Isaac ASIMOV, Les cavernes d’acier, 1950. Un des pionniers du polar futuriste, inventeur (avec John W. CAMPBELL) des Trois lois de la robotique
  4. Michel JEURY, Soleil chaud poisson des profondeurs, 1976. Ecrivain français, passé maître dans l’art de la dérive linguistique à travers les âges futurs, ne s’est pas limité à l’écriture de science-fiction.
  5. George LUCAS, Starwars : L’attaque des clones, 2002. L’usage immodéré des effets spéciaux nous plonge presque au coeur d’un jeu vidéo.
  6. R. BERMAN & M. PILLER, Star Trek : Deep Space Nine, 1993-1999. L’humanité au fin fond des galaxies.
  7. Rockne S. O’BANNON, Farscape, 1999-2003. Mariage réussi d’effets spéciaux, de marionnettes plus vraies que nature et de styles scénaristiques très différents pour conter les tourments et émerveillements d’un humain loin de son monde.

2 Responses to 'Passion : Science-Fiction'

  1. xalligator Says:

    Quelques remarques en passant …

    {…Comment une amoureuse de l’écriture qui ne jure que par les prix Nobel de littérature devient-elle accro à la science-fiction ? …}
    Ca c’est une bonne question, à laquelle on aimerait bien avoir la réponse… Tu comptes nous faire languir longtemps ? Personnellement j’y suis tombée quand j’étais petite (comme Obelix) ou presque, donc je ne peux même pas imaginer vivre sans ni imaginer ce que ça a bien pu créer comme dégâts cérébral de grandir sans.

    {…Pour moi, c’est cela l’ART… } Bon va falloir définir les règles because c’est exactement comme ça que je commençais mon article. Est-ce que les grands esprits se rencontrent dans la SF et y a-t-il une osmose télépathique inconsciente possible ?

    {…Au-delà de la dimension créative, les auteurs de SF ne jouent-ils pas un rôle dans l’évolution des mentalités ?…} Ah si, tout à fait (et très joli). Faut même pas la poser comme une question. Tu peux la placer comme une évidence. Pour moi les « créateurs » de SF s’inscrivent dans les « guides spirituels » de l’Humanité. Je crois vraiment que sans la SF nous stagnerions dans les eaux saumâtres du conformisme et de la négligence intellectuelle. Et j’ai une tendance très nette à accuser les personnes, qui rejettent la SF en bloc sous des prétextes simplets, d’être coupables d’auto-trépanation.

    {…Curieusement, c’est peut-être sous forme de séries télévisées que la science-fiction semble le mieux tirer son épingle du jeu…} Par contre, là je ne suis pas vraiment d’accord. Bien que j’ai une passion sans limites pour les séries SF (oui oui on y reviendra), je pense que le Cinéma a généré pas mal de chefs d’œuvres de SF (ah non vous trouverez bien sans moi, c’est pourtant évident voyons) et que la littérature SF (spécialement l’américaine, ben si) fait preuve de richesses incomparables (plus tard plus tard)

  2. Jack Bauer Says:

    Juste un truc…
    “Farscape 1999-2003″ : et Peacekeeper wars (2004), c’est du poulet ?! ;-)

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